Hojo Fan City

 

 

 

Data File

Rated G - Prosa

 

Autore: saoria

Status: Completa

Serie: City Hunter

 

Total: 6 capitoli

Pubblicato: 25-01-09

Ultimo aggiornamento: 10-03-09

 

Commenti: 104 reviews

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General

 

Riassunto: Comment faire face à la douleur et au manque ? Certains se laissent gagner par le désespoir, d'autre par la folie et d'autre par la colère. La douleur ressentie peut-elle tout expliquer, tout pardonner???Lisez et vous comprendrez.

 

Disclaimer: Les personnages de "Un coeur blessé" sont la propriété exclusive de Tsukasa Hojo.

 

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   Fanfiction :: Un coeur blessé

 

Capitolo 5 :: La roulette Russe : une balle !

Pubblicato: 04-03-09 - Ultimo aggiornamento: 28-12-13

Commenti: salut tout le monde. Un grand merci à toutes celles qui m'ont laissées une com, ça m'a fait chaud au coeur. Je ne vous ennuie pas plus et vous souhaite une bonne lecture? A bientôt . Bisous

 


Capitolo: 1 2 3 4 5 6


 

Voir Kaori, la nuisette en lambeau, le sein à l'air, le visage ravagé par les larmes et le corps tremblant lui avait fait imaginer le pire. De plus, voir Mick couché sur elle, sa tête nichée au creux de son cou l'avait rendu certes fou de colère, mais surtout fou de jalousie. En voyant cette scène, sa première pensée avait été de croire que tous deux entretenaient une liaison, et cela fut bien entendu avant de réaliser que Mick, son meilleur ami, son frère d'armes avait porté la main sur Kaori, sur sa partenaire, sur la seule femme qu'il ait jamais aimée. Mick avait voulu abuser d'elle, la contraindre, la forcer. Plus il le regardait et plus il avait envie de le tuer. Plus il le regardait et moins il voyait en lui l'ami et le frère d'armes. L'envie était bien là, présente en lui, nichée au fond de ses entrailles, une envie viscérale qui le tenait pour ne plus le lâcher, et elle réclamait son dû.  

 

Ne supportant plus de le voir, ne supportant plus de voir Kaori penchée sur lui pour le réconforter, il l'agrippa par le bras et le releva avec force, obligeant ainsi Kaori à se dégager de lui. C'était vraiment le monde à l'envers. Cette scène dépassait l'entendement, pour lui, c'était juste incompréhensible. Il était hors de question qu'elle lui pardonne aussi facilement, hors de question qu'elle agisse de la sorte avec lui, comme si de rien était, comme si son geste était pardonnable, excusable. Rien n'excusait un tel geste, pas même la perte de sa famille.  

 

Kaori avait peur, peur qu'il ne le violente encore, peur qu'il s'acharne sur lui après ce qu'il avait osé lui faire. Ryo l'avait déjà bien arrangé, il avait le visage tuméfié, la lèvre inférieure explosée et l'arcade sourcilière en sang. Elle avait réellement peur, vraiment peur pour Mick, mais aussi pour Ryo, car jamais elle ne lui avait vu ce regard noir dépourvu de tout sentiment, de toute humanité. Mick était son ami, elle voulait qu'il le reste et elle craignait qu'après ce soir leur amitié ne vole en éclats à cause d'elle. Elle ne voulait pas que Ryo lui en tienne rigueur, que ce geste guidé par la folie du moment, dû à un instant d'égarement balaie toutes ces longues années d'amitié forgée à coup de coups durs de la vie. Elle ne voulait pas être celle qui allait les mener vers la rupture, elle ne pouvait l'accepter, le tolérer. Elle avait là face à elle deux hommes et pas n'importent lesquels, deux hommes si chers à son coeur, qui se battaient pour elle, pour elle. .....Dans d'autres circonstances, elle aurait pu trouver cela romantique, mais à cet instant, c'était plutôt tragique, dramatique même. Elle se sentait si fatiguée, mais la vraie peur qui lui vrillait le coeur touchait Ryo. Elle avait surtout peur qu'il ne retombe dans ses excès de noirceurs, peur qu'il s'éloigne d'elle, juste assez pour ne plus pouvoir l'atteindre.  

 

Elle ne pourrait le supporter. Non, elle ne voulait en perdre aucun des deux.  

 

Ryo, l'amour de sa vie même s'il s'agissait d'un amour à sens unique.  

 

Mick, son meilleur ami, son confident, celui en qui elle retrouvait un peu de l'essence de son frère.  

 

Tous deux étaient sa famille, celle qu'elle s'était choisie, celle qu'elle s'était construite.  

 

Non, il était hors de question qu'elle en perde un des deux ce soir.  

 

Ryo le prit alors par le col de la chemise et le poussa vers la sortie de la chambre de Kaori. De par sa simple présence, il avait osé souiller l'antre de son ange. Cela faisait des mois que tout sourire l'avait quitté et qu'une horrible douleur, une douleur lancinante étreignait son coeur à vouloir en mourir.Il était en proie à un tourment qui n'était pas prêt de s'arrêter, bien au contraire, ce n'était que le début. Le début d'une longue et douloureuse agonie. Peut-être allait-il être exaucé plus tôt que prévu. Kaori se précipita alors sur eux et devança Ryo. Mick se laissa faire, il n'était pas dans ses intentions de se défendre. Kaori s'interposa devant Ryo et écarta ses bras pour l'empêcher d'avancer faisant de son corps un bouclier pour Mick. Elle était là, face à lui la poitrine à l'air, mais elle n'en avait cure. Le fait de lui dévoiler ainsi son buste et son sein était bien le dernier de ses soucis. Elle avait peur de ce qui allait découler une fois les deux hommes hors de sa chambre, hors de l'appartement et surtout hors de sa vue. Mick se sentait tellement coupable qu'il ne ferait rien pour se défendre, elle l'avait compris, acceptant ainsi la punition de son ami comme son châtiment. Châtiment humain vu que dieu s'était déjà chargé de le punir.  

 

_Ryo que vas-tu lui faire ? Où le conduis-tu ? lui avait crié celle-ci affolée.  

 

Son débit de paroles avait été extrêmement rapide, lui révélant ainsi l'agitation qui était la sienne. Elle respira un grand coup pour tenter de calmer le tremblement de ses mains. Elle se rapprocha alors lentement de son partenaire et sans le lâcher du regard, elle posa ses mains tout contre son épaule pour le retenir. Ce contact eut pour effet de calmer Ryo sur le moment qui l'enveloppa de son regard rassurant. Le regard de Kaori était suppliant, mais ce qui le choqua plus fut la terreur qu'il y lut. A cet instant, elle avait peur de lui, de la violence qu'il pouvait engendrer. Il venait de lui donner une piètre image de lui en s'acharnant ainsi sur Mick. Il venait de lui montrer que finalement, il n'était pas si différent de Mick, la même violence le caractérisait. Il avait simplement perdu le contrôle face à l'horreur de ce qui s'était joué chez eux.  

 

Un sombre pressentiment l'assaillit. Elle devait absolument parvenir à le calmer pour chasser les pensées qui peuplaient son esprit.  

 

_Je le mets à la porte, tenta de la rassurer Ryo.  

 

Le ton de Ryo s'était certes adouci, mais la tension qui l'animait ne s'est pas dissipée pour autant, au contraire, elle s'était même décuplée. Voir Kaori prendre ainsi sa défense après ce qu'il avait failli lui faire le dérouter au plus haut point, mais cela le mettait aussi et surtout en colère. Il haïssait Mick en cet instant, et il éprouva une terrible colère contre Kaori de la voir prendre sa défense de la sorte, de le défendre bec et ongle. Ryo avait l'impression ainsi qu'elle choisissait Mick, celui qui l'avait violentée plutôt que lui, qui avait toujours tout fait pour la protéger. Kaori le regarda avec suspicion, inquiète de cette soudaine tranquillité qui émanait de Ryo.  

 

_Promets-moi de ne pas lui faire de mal, s'il te plaît Ryo..........Elle le supplia du regard avant de reprendre. Je te demande cela comme une faveur, Ryo.......... je t'en prie ! ajouta Kaori d'une voix étranglée, alors que son regard s'embua. Il ne supportait pas de voir une femme pleurer et encore moins lorsque cette femme était sa Kaori.  

 

_Comment peux-tu être aussi conciliante avec lui après ce qu'il a failli te faire subir ? s'indigna Ryo.  

 

_Mais il n'a rien fait Ryo, il n'a rien fait lui, murmura Kaori en lui souriant. Il s'est repris à temps. Fais-moi la promesse de ne rien lui faire, sans cela, je le garde ici, avec moi.  

 

Elle avait mis dans la fin de sa phrase toute la conviction dont elle se sentait capable. Ryo détailla ce petit bout de femme qui se tenait face à lui, le défiant presque de sa frêle silhouette. Elle était loin en cet instant de l'image de sa petite furie à la massue, au coeur explosif et vaillant. Il pouvait à peine ressentir sa faible chaleur qui ne persistait en cet instant que par égard pour Mick. Mais Ryo avait tort alors que son regard se perdait dans le sien. A coeur vaillant, coeur chaud et elle lui en faisait une fois encore la démonstration. La colère, la haine, la déception, la compassion, tout cela avait été comme effacé au nom de l'amitié et de l'amour qu'elle lui vouait. Il ne pouvait ignorer ses petits sourires qu'elle lui adressait comme pour maintenir le contact avec lui pour l'empêcher de totalement sombrer, ni ses regards tendres et doux à son égard. Il pouvait supporter beaucoup de choses, mais pas ça. Pas cette complicité qui ne s'en était retrouvé que renforcée au lieu de voler en éclats. Ryo sentit son coeur se serrer dans sa poitrine, face à ce regard plein de sincérité qu'elle lui témoignait. Il aurait aimé fuir ce regard, fuir ces yeux noisettes dans lesquels l'espoir, le pardon et l'amour avaient trouvé asile alors que son propre regard n'était que noirceur et haine. Elle avait posé sur Mick un regard lumineux et sincère et sur lui un regard apeuré et cela lui fit terriblement mal. Cela lui fila la nausée, si bien qu'il détournât son regard.  

 

_Tu dérailles ! lâcha celui-ci en écarquillant les yeux pour les poser sur Mick.  

 

Kaori se tourna alors vers Mick et elle passa son bras autour de sa taille pour le soutenir, mais surtout afin de lui montrer qu'elle était plus que sérieuse. Ryo la fixa longuement du regard sondant par la même occasion son esprit. Elle ne plaisantait pas, elle était des plus sérieuse. Généralement, un seul de ses regards parvenait à la faire fléchir, mais pas  

à cet instant. L'emprise qu'il avait généralement sur elle semblait s'être comme volatilisée, comme si elle voulait être la seule maîtresse de sa vie, ne subir aucune interférence extérieure et à cet instant, ne pas subir son autoritarisme.  

 

_Promets-le moi Ryo !  

 

Le regard sérieux qu'elle lui lança désarçonna Ryo l'espace de quelques instants. Elle lui avait réellement pardonné. Ryo plissa alors les yeux tentant de discerner, non de sonder son regard pour y voir le reflet de son coeur. Il en eut la certitude à cet instant, lorsque malgré la froideur de ses prunelles noires Kaori soutint son regard. Elle lui avait réellement pardonné. Elle semblait plus déterminée que jamais, malgré les signes de relâchement de son corps qui commençaient à la trahir. A cet instant, elle ne pensait qu'à Mick et rien qu'à lui, s'oubliant complètement, c'était bien Kaori ça, faire passer l'intérêt des autres avant le sien.  

 

_ Ryo, je t'en supplie ! lâcha-t-elle dans un ultime sanglot, elle n'avait plus  

la force de lutter.  

 

Cela lui en coûtait de faire cela, de faire face à son partenaire, de prendre parti pour un autre, mais elle était prête à tout pour sauver Mick, pour sauver leur amitié à tous trois. Elle allait même au-delà de la limite de ses forces physiques. Elle était à bout et son corps ne faisait que la trahir un peu plus à chaque seconde et malgré cela, elle défendait Mick avec ferveur. Elle ne cesserait jamais de le surprendre, non jamais. Une âme pure et un coeur généreux, c'est ce qu'elle était, un ange de bonté. Il ne pouvait lutter contre elle, il n'avait pas les armes pour, il ne voulait même pas essayer, il n'avait aucune chance. C'était couru d'avance ! Que pouvait la force physique contre la force psychique : RIEN ! C'était pot de terre contre pot de fer et à cet instant le pot de fer n'était pas celui que l'on croyait. Elle l'avait vaincu, avec ses yeux, avec son coeur et avec sa détermination. Elle seule en était capable.  

 

_Je te promets de ne pas le toucher ! lui dit alors Ryo d'une voix douce afin de la rassurer mais d'un ton agaçant. A présent attends-moi ici, je n'en ai pas pour longtemps.  

 

Elle planta son regard dans le sien et elle sut qu'il ne lui ferait rien. Son regard sombre s'était résigné, pour elle, il était allé au-delà de sa haine. Rassurée, elle s'écarta de lui non sans jeter un dernier regard plein de compassion et de tristesse en direction de Mick qui lui sourit. Il se perdit l'espace de quelques secondes dans ses prunelles noisettes. Qu'il avait pu aimer cette femme, mais à cet instant, il réalisa que jamais ses yeux si beaux, ses yeux si doux n'avaient exprimé à son égard autre chose de la tendresse et une profonde et sincère amitié. Même à cet instant, après son geste et son comportement, il n'y voyait pas une once de reproche et de la colère qu'il avait y vu au début, il n'en restait plus rien. Elle regarda les deux hommes quitter sa chambre incapable de faire un pas de plus. Ses jambes refusèrent d'avancer, celles-ci commençaient d'ailleurs à fléchir. Elle parvint à gagner le lit et s'assit avant que celles-ci ne cèdent alors que son coeur cognait à tout rompre. Elle venait de laisser dans ce duel des regards avec Ryo ses dernières forces. C'était la première fois de sa vie qu'elle s'opposait ainsi à lui, de manière aussi ouverte et formelle, et elle savait aujourd'hui pourquoi ses adversaires le craignait. Il craignait le professionnel, mais l'homme qu'elle avait eu face à elle était tout aussi redoutable et tout aussi intimidant que le nettoyeur lui-même.  

 

Elle porta son regard sur le sol et sur le morceau de tissu qui y trônait. A la vue de celui-ci, elle porta machinalement sa main à l'endroit d'où il avait été arraché, sur son sein. A présent seule, dans sa chambre, elle éclata en sanglots, le corps tremblant aux prises avec des sueurs froides. Elle parvint à s'allonger et se recroquevilla sur elle-même avant de tirer son drap sur elle pour se cacher. Elle pleura de longues minutes faisant retomber la pression. Elle ne réalisait que maintenant ce par quoi elle avait failli passer. Elle finit par s'endormir la peur au ventre de se savoir seule dans ce grand appartement.  

 

Ryo traînait plus Mick qu'il ne l'accompagnait jusque chez lui. Il était dans un état déplorable. Il n'avait plus rien du séducteur tiré à 4 épingles qu'il avait été dans le passé. Il tenait à peine sur ses jambes, il était débrayé, ses cheveux étaient défaits, sa barbe naissante et rugueuse datait de quelques jours, sa chemise était déchirée et couverte de sang tout comme son visage. Ryo lui ouvrit la porte, le fit rentrer dans son salon et le jeta violemment sur le canapé. Celui-ci s'y écrasa tel un pantin. Avec difficulté Mick parvint à se retourner et à s'asseoir au prix d'un douloureux effort. Il se pencha alors vers l'avant, la douleur à ses côtes l'élançait et rendait sa respiration difficile et bruyante. Il osa un regard, un regard mauvais en direction de Ryo avant de s'adosser sur le canapé pour finalement sourire. De rage, Ryo serra des poings en lançant un regard haineux à son ami qui semblait le narguer ouvertement. Il n'avait qu'une envie se jeter sur lui et le ruer de coups, mais il avait promis à Kaori, alors il ne fit rien. Il se rapprocha de lui et le pointa du doigt, un doigt accusateur, tout en le scrutant avec intérêt.  

 

_Tu as de la chance d'être encore dans ses bonnes grâce malgré ce que tu lui as fait ! Les traits de Ryo avaient pris une expression menaçante. Ose la toucher encore une seule fois, Mick, et je te jure que ce sera la dernière, je te jure que je te tue ! articula Ryo pour que Mick prenne pleinement conscience de ses paroles et qu'il en assimile chaque consonance. Comment as-tu faire une chose pareille, à elle en plus, à Kaori ? Je ne veux plus que tu t'approches d'elle, je ne te le répéterai pas. Ne te présente plus jamais à la porte de chez moi. Dire qu'on t'accueillait les bras ouverts et toi, tu oses profiter de mon absence pour essayer d'abuser d'elle. A partir de maintenant, on ne se connaît plus, on a plus rien à faire ensemble. Tiens-toi loin de nous et surtout loin d'elle si tu tiens à la vie, mais après tout, c'est peut-être ce que tu cherches, mourir. Dis-toi que la prochaine fois, la chance ne te sauvera pas. Je ne t'aurais jamais cru aussi lâche, tu n'as plus rien de l'homme que tu étais il y a encore si peu de temps. Tu es un lâche qui s'attaque à une faible femme, à mes yeux, tu n'es même plus un homme, un animal voilà ce que tu es !  

 

Ryo lui tourna le dos et prit la direction de la sortie lorsque la voix de Mick retentit dans l'air le stoppant dans son avancée.  

 

_Tu n'as même pas idée de la chance que tu as, tu n'en as pas conscience. Tu vis avec la plus merveilleuse des femmes qui existent et qui en plus t'aime d'un amour incommensurable et inconditionnel et tu ne fais que la faire souffrir par ton indifférence et ta froideur. Non, tu ne réalises pas la chance que tu as ! Tu ne la mérites pas, non ! Elle serait bien mieux sans toi. Elle serait mieux avec moi. Je me suis tenu tout contre elle, j'ai humé son parfum, caressé sa peau de nacre, goûté à ces lèvres pulpeuses tout cela fut bref mais ô combien grisant, que là, je suis près à mourir Ryo si c'est ce que tu veux. Tue-moi je n'opposerai aucune résistance, lança Mick en levant les bras en l'air dans un geste plein de désinvolture.  

 

Ryo fronça les sourcils. Mick vit qu'il touchait au but, les épaules de Ryo se voûtèrent au furet à mesure qu'il parlait de son rapprochement avec Kaori, alors qu'il serrait des poings avec rage. Tout son corps s'était tendu à l'écoute des paroles de Mick. Il bouillonnait de colère, sa respiration se fit alors plus rapide, signe qu'il se retenait du fait de la promesse faite à Kaori.  

 

_ C'est pas ce que moi je veux, c'est ce que toi tu veux ! Hein, tu veux donc tant mourir que cela ?! Tu veux allez les rejoindre !  

 

_Ces lèvres si pulpeuses, sa peau si douce....enchérit Mick d'une voix suave comme s'il ressentait encore les effets de ses caresses, en le narguant ouvertement tout en le défiant du regard afin de le faire sortir de ses gonds, et ce, sans le quitter du regard.  

 

_ Ne pousse pas le bouchon trop loin Mick, même moi j'ai mes limites avec ou sans promesse faite à Kaori, dis-toi que tu es en sursis.  

 

_En sursis, répéta celui-ci d'une voix blanche.  

 

_C'est si difficile que cela de mourir Mick ? Il n'y a rien de plus facile pourtant ! Tu le sais mieux que personne. De par notre profession, et de part qui nous sommes, tu sais mieux que quiconque ce qu'il faut faire pour mourir, mais tu es trop lâche ! As-tu, réellement, envie de mourir ou bien, c'est uniquement pour te faire plaindre ? lui demanda celui-ci en se tournant vers lui pour lui faire face.  

 

A cet instant, ils avaient l'air de deux prédateurs prêts à se jeter l'un sur l'autre pour en découdre. Leurs regards étaient sombres, leurs visages défaits par la colère alors que leurs mâchoires se tordaient avec difficulté.  

 

_La ferme Ryo ! hurla Mick le visage défait par la colère.  

 

_Enfin, l'homme qui est en toi se réveille, ce n'est pas trop tôt. Tu m'as habitué à mieux Mick, te cacher derrière les jupons de Kaori, c'est pathétique ! le railla celui-ci qui voulait mettre à mal son orgueil d'homme et aussi de professionnel. C'est vrai, je me pose des questions. Tu as été un grand nettoyeur alors il devrait-être facile de te supprimer. Mais non tu es trop lâche, tu préfères violenter une femme et laisser à un autre la primeur de faire le sale boulot, où crois- tu que cela allait te mener , hein..... dis-moi ? Tu veux que ce soit un autre qui le fasse, où sont donc passés tes cojones ? lança Ryo d'un ton sarcastique. On te les a coupées à la mort de Kazue, peut-être, hein.... réponds-moi, Mick ! lança Ryo dans un ton qui se voulut blessant.  

 

Plus Ryo parlait et plus le visage de Mick se transformait. Il ressemblait à un animal enragé. Son regard bleu n'avait plus rien d'humain alors que sa respiration se fit bruyante et saccadée. Mick savait où appuyer pour faire enrager Ryo, mais c'était réciproque. Ryo le connaissait mieux que personne et pour le faire réagir et sortir du monde dans lequel il s'était plongé, il savait lui aussi parfaitement quels mots utiliser et où il devait appuyer, sur une blessure récente et non cicatrisée : la mort de Kazue. De rage, il serra convulsivement des poings alors que son regard  

 

_Tu ne dis plus rien ! Qu'est ce qu'il y a, tu ne supportes pas d'entendre la vérité ? C'est vrai qu'elle peut faire mal des fois. Tu es bien placé pour le savoir, n'est-ce pas Mick ?  

 

_Ta gueule Saeba ! ragea celui-ci, en serrant des poings, prêt à exploser.  

 

_Ah, c'est plus Ryo, c'est devenu Saeba. Tu me vexes là Mick ! Tu t'adresses à moi comme le font mes ennemis. C'est ce que nous sommes en cet instant à cause de toi, mais ne compte pas sur moi pour faire ton sale boulot, siffla-t-il entre ses dents. Je vais tout de même te faciliter la tâche en souvenir du bon vieux temps, lui dit Ryo avec un timbre de voix plein de désinvolture.  

 

Ryo alla jusqu'au meuble près de l'entrée, il ouvrit le tiroir et en sortit le desert eagle de celui-ci. Il mit à l'intérieur une balle, une seule et unique balle avant de faire tourner le barillet. Mick ne le quitta pas du regard. Ryo regagna alors le salon et avec une certaine réticence, il lui posa l'arme sur la table basse juste devant lui à moins de 20 cm de lui, en espérant faire le bon choix.  

 

_La roulette Russe, tu connais la roulette Russe ! Laisse la chance ou bien la fatalité choisir pour toi, vu que tu en es incapable. Voilà, deux choix s'offrent à toi, la vie ou la mort. Montre-moi que tu es un homme, un vrai, lui dit Ryo en plantant son regard dans le sien. La vie ou la mort, la facilité ou la combativité, la résignation ou le courage. Tu crois que Kaori peut te sauver ? C'est pour cela que tu t'es jeté sur elle. Elle ne te sauvera pas, tout comme je ne te sauverai pas. Personne ne te sauvera d'ailleurs, alors n'attend personne, ne compte sur personne. Je ne lèverai pas le petit doigt pour toi. Personne ne peut rien pour toi, personne ! Tu es le seul qui peut te sauver. A toi de choisir. Si tu es si pressé que cela de mourir et bien prend l'arme dans ta main, presse le canon contre ta tempe et appuie sur la gâchette, personne ne t'en empêchera si c'est vraiment cela que tu veux : mourir. Tu as une chance sur 6 Mick avec la possibilité de retenter ta chance si cela ne fonctionne pas du premier coup, et ce, autant de fois que nécessaire. Que demander de plus lorsqu'on veut vraiment mourir. Vas-y, qu'est-ce que tu attends ? le pressa Ryo en lui criant dessus. Je ne demande qu'à voir ta force de caractère Mick. Si c'est si douloureux abrège ta souffrance, porte le canon à ta tempe et tire. Kaori a 100 fois plus que courage que toi. Elle a perdu une première fois sa famille, ensuite son frère, et tout ce à quoi elle aspire, c'est vivre. Je ne ferai pas le moindre geste pour toi, car tu n'en vaux pas la peine, je te regarderai simplement. Vas-y, qu'est-ce que tu attends ? Prends là ! Une balle Mick, une toute petite balle et tu es libre ! C'est là qu'est ton salut !  

 

Mick ne pouvait détacher son regard de son arme. Plus Ryo parlait en l'incitant à le faire et plus il voyait là un moyen d'abréger sa souffrance et d'en finir pour de bon. Ryo le poussait à bout et lui n'avait qu'une envie céder à l'envie, relever le défi, lui montrer qu'il n'était pas un lâche, qu'il en était capable. Il posa alors sa main sur le canon et le caressa du bout des doigts avant de la prendre à pleine main.  

 

_Tu ne m'en crois pas capable ! lui cria Mick avec violence.  

 

_Oh que si, jusqu'à tout à l'heure, je ne t'en aurais pas cru capable, mais à présent, je te crois capable de tout à présent ! N'as-tu pas tenté d'abuser Kaori, de la prendre de force. Après cela, je te crois capable de tout, même du pire, lui répondit Ryo d'une voix triste et désolée.  

 

_Tu as tout et tu n'en veux pas, alors que moi, je n'ai rien et que je tuerais pour avoir ce que tu as.  

 

Le regard de Mick glissa alors du regard de Ryo pour se reposer sur son arme. Il la regarda longuement comme ci celle-ci s'adressait à lui. Sa plus fidèle amie, celle qui ne l'avait jamais abandonné, sauf lorsque ses mains avaient lâché. Il se sentait déchirer entre l'envie de succomber, ne plus penser pour ne plus souffrir et la culpabilité, culpabilité face à la vie et à Kazue qui elle ne demandait qu'à vivre tout comme leur enfant. Il se sentait égoïste de vouloir les rejoindre, mais ce sentiment aujourd'hui, c'est tout ce qui lui restait, il n'avait plus goût à rien. Il souleva l'arme d'une main crispée avant de la porter tout contre sa tempe et de poser son doigt sur la gâchette. Sa main tremblait. Ryo venait de le défier et lui, il était prêt à passer à l'acte. C'était une guerre des nerfs que ces deux hommes se livraient. L'un poussant l'autre jusqu'à ses derniers retranchements afin qu'il accepte la réalité et l'autre niant toute responsabilité, fuyant sa vie, ses actes, sa vie et surtout la souffrance de son coeur et celle de sa conscience.  

 

_Ce n'est pas de ta faute Mick ! murmura Ryo tel un souffle, dans une ultime tentative pour ramener son ami vers la lumière.  

 

_Ta gueule, je t'ai dit de la fermer ! lui hurla Mick alors que ses larmes se mirent à couler le long de ses joues.  

 

Ryo le regarda d'un oeil désolé. Il semblerait qu'il ne pouvait réellement plus rien pour son ami, Mick avait déjà choisi, avec son coeur et sa conscience même s'il se sentait submerger par ses émotions. Il avait fait son choix et ce choix n'incombait qu'à lui.  

 

_N'oublie pas une chose, cela ne t'ôtera pas ta douleur, ni ta culpabilité, mais tu devras tout de même rendre des comptes de l'autre côté, lui dit Ryo même s'il ne croyait pas vraiment à cette vie après la mort.  

 

_Rendre des comptes..., répéta celui-ci en relevant la tête.  

 

_Rendre des comptes à Kazue. Qu'est-ce qui est plus dur Mick, vivre avec ta douleur ou bien faire face à Kazue après ce que tu viens de faire?  

Ryo savait exactement quoi dire afin de le faire réagir, pour le faire douter et surtout pour qu'il ne termine pas la course d'auto-destruction qu'il avait commencée depuis le décès de Kazue et de leur enfant.  

 

_J'ai goûté à ses lèvres et à sa peau de nacre, tu veux savoir quel goût elle a,... un goût d'éternité, un goût de paradis.  

 

Là, Mick releva la tête et pressa sur la détente sans ôter son regard de celui de Ryo, sans osciller d'un sourcil. Il vit tout le corps de Ryo se contracter au son du chien qu'il arma. Un grondement sourd lui vrilla les oreilles en reconnaissant le bruit intime que fit l'arme de son ami. Il prenait sur lui pour ne pas lui sauter au cou et le ruer de coups afin de le ramener à la raison. Il ne pouvait plus rien pour lui. Mick venait de choisir. Il n'avait plus qu'à accepter son choix. Ryo scruta les traits tourmentés de Mick. Il sut. Il voulait en finir, il voulait mourir.  

 

Il s'était raté, même la mort se refusait à lui. Il lui restait encore 5 balles, 5 chances que tout s'arrête. N'était-il pas en train de sombrer dans la démence. Lui le grand nettoyeur, le N°1 des States que faisait-il ? Tout s'enchaînait depuis l'instant où il avait frappé à la porte de Kaori. Il avait voulu, non espéré un affrontement, bestial, violent, brutal, mais Kaori était parvenu en un regard à semer le doute en lui. Elle avait bouleversé ses plans.  

 

_Je ne te le répéterai pas, approche-toi d'elle et je te tue ! affirma-t-il. Elle t'a sauvé une fois, elle t'a pardonné, elle ne parviendra pas à t'épargner une seconde fois. A partir de cet instant, plus rien ne nous lie à présent ! lui dit-il avec sincérité alors que ses nerfs étaient à vifs et qu'il croisa le regard terne de ancien ami, ancien ami car celui qui se trouvait face à lui, lui était inconnu.  

 

La froideur avec laquelle il lui dit cela fit tressaillir Mick. Ces mots, Ryo les avait prononcés avec solennité. Sans attendre une quelconque réaction de la part de Mick, Ryo quitta son appartement en faisant claquer la porte derrière lui. Une fois sorti des murs de son ancien ami, Ryo donna un violent coup de poing contre le mur en béton. Il ne ressentit ni la douleur, ni le sang qui s'écoulait le long de ses doigts. Tout ce qu'il ressentait, c'était l'échec cuisant, son lamentable échec.  

 

Il avait donné une chance à Mick et il ne l'avait pas saisie. Kaori l'avait sauvé des ténèbres dans le passé, elle avait pansé son coeur blessé et calmé son âme noire et torturée, mais c'était différent pour Mick. Il n'attendait plus rien de la vie, il avait déjà tout perdu, alors que pour lui cela avait été différent. Il n'avait jamais rien eu à perdre dans la vie, jamais rien de vraiment important et cher à son coeur, si ce n'est sa propre vie, mais à l'époque, il considérait cela plutôt comme une libération. Kaori lui avait montré que la vie pouvait être belle, quand on avait toujours connu le fond et que l'on montait à la surface, on se rendait compte en effet que la vie pouvait-être belle et colorée, mais pour Mick, c'était l'inverse qui s'était produit, là, sa vie, il ne la voyait que noire et sans lendemain. Il n'avait apparemment pas su toucher le coeur de son ami pour le ramener à la raison, pour le sortir des ténèbres dans lesquels il s'était plongé et le ramener vers la lumière. C'était à lui à présent de se ressaisir et de faire en sorte que rien de ce qui s'était passé cette nuit ne soit vain.  

 

 

 

 


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